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Hommage de M. Jean-François Boudry, médecin de famille

>> mercredi 31 mars 2010

La vie c'est ce désespoir de ne jamais comprendre. C'est cette illumination, soudain. Être en vie.

J'ai choisi en préambule ce passage d'un des livres de ma femme Nadine Mabille, écrivaine, qui, comme moi, a beaucoup d'affection pour Leandro. Peu d'êtres ont à ce point été en vie, comme Leandro l'aura été tout au long de la sienne.

Leandro,

C'est avec une grande émotion, qu'à la demande de ta famille, j'ai accepté de dire quelques mots aujourd'hui. Je m'adresse à toi directement, car, toi, si présent, si vivant, si généreux, tu ne nous as pas quitté. Tu ne nous quitteras jamais. Tu continueras de vivre dans le coeur de tous ceux que tu as approchés, qui ont eu la chance de te connaître.

Quant à moi, j'ai eu le grand privilège d'être le médecin de ta famille. Ceci au sens le plus vrai, le plus noble. Avec tout ce que cela comporte, dans cette relation progressivement construite, de confiance réciproque, de respect mutuel, mais aussi d'affection. Tout a commencé par ta mère, Daniela, qui a été une de mes premières patientes lors de mon installation en 1976. C'est tout naturellement que ton père Luis, puis ton frère Lisandro sont devenus mes patients. Puis, après toi, ta soeur Leana.

Toi-même, c'est en 1996 que tu m'as choisi comme médecin. Me consultant pour ce qui allait être le début de ton grand combat contre la maladie. Combat que tu as mené avec un courage, une force de caractère, une dignité exemplaires. Jusqu'au bout, tu auras opposé à l'implacable mal qui t'agressait sans relâche, ta volonté de continuer de vivre tes rêves, de poursuivre tes choix existentiels. Tu auras été pour nous tous un exemple de ténacité, de force morale. D'humilité aussi. De discrétion. De fidélité. Il y a toujours eu beaucoup de pudeur dans nos échanges, peu de mots, mais de beaux regards, beaucoup de tendresse, de confiance et d'affection. Merci de ces précieux cadeaux. Comme personne tu as vécu le moment présent, intensément, sans concession ni à l'angoisse des lendemains, ni aux défaillances ponctuelles de ton corps. La tête toujours habitée de projets. Il y a quelques jours encore, tu disais: pourquoi parler au passé?

Néanmoins, Leandro, je ne puis m'empêcher d'être révolté. Toi qui apportais tant autour de toi, toi si vivant, nous aurions tant aimé poursuivre le voyage de la vie avec toi.

Et je terminerai en citant une nouvelle fois Nadine Mabille. Elle écrit:

... ce mystère absolu qu'est le passage de la vie à la mort. Si absolu que rien ni personne ne pourra jamais l'élucider. Ni dieux, ni hommes. Aucune religion, aucune philosophie. Aucune de nos prières, aucune de nos incessantes quêtes. Si absolu qu'il nous oblige à l'humilité. Et permet qu'un être humain reste humain.

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