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>> vendredi 2 avril 2010


Jamais l'ombre d'un arbre ne fut aussi paisible... C'est ainsi que je commençais le discours prononcé lors de la cérémonie d'adieu à mon petit frère.

Cet arbre, que j'ai planté hier après-midi dans le jardin de ma mère, est un (attention! sortez vos dicos de latin) platanus orientalis... un platane quoi.

Mais pas n'importe lequel! Il s'agit d'un platane assez rare sous nos latitudes, le platane d'Orient, mais aussi et surtout de l'arbre dont tombe amoureux Xerxès; vous savez, ce roi perse qui s'éprend d'un arbre dans l'opéra de Haendel et qui chante:

Umbra mai fù
di vegetabile,
cara ed amabile,
soave più.

Eh bien le voilà maintenant planté tout près de nous.

Leandro grandira donc à nouveau et vivra d'ailleurs certainement plus longtemps que nous dans cet arbre. Son ombre saura, au fil des étés, nous rafraîchir et nous réconforter.

Je t'aime petit Broth'!

Lisandro

P.-S. pour les heures de visite, il faudra attendre... pour l'instant ce n'est encore "qu'un arbre".

Affaire à suivre....

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Hommage de M. Jean-François Boudry, médecin de famille

>> mercredi 31 mars 2010

La vie c'est ce désespoir de ne jamais comprendre. C'est cette illumination, soudain. Être en vie.

J'ai choisi en préambule ce passage d'un des livres de ma femme Nadine Mabille, écrivaine, qui, comme moi, a beaucoup d'affection pour Leandro. Peu d'êtres ont à ce point été en vie, comme Leandro l'aura été tout au long de la sienne.

Leandro,

C'est avec une grande émotion, qu'à la demande de ta famille, j'ai accepté de dire quelques mots aujourd'hui. Je m'adresse à toi directement, car, toi, si présent, si vivant, si généreux, tu ne nous as pas quitté. Tu ne nous quitteras jamais. Tu continueras de vivre dans le coeur de tous ceux que tu as approchés, qui ont eu la chance de te connaître.

Quant à moi, j'ai eu le grand privilège d'être le médecin de ta famille. Ceci au sens le plus vrai, le plus noble. Avec tout ce que cela comporte, dans cette relation progressivement construite, de confiance réciproque, de respect mutuel, mais aussi d'affection. Tout a commencé par ta mère, Daniela, qui a été une de mes premières patientes lors de mon installation en 1976. C'est tout naturellement que ton père Luis, puis ton frère Lisandro sont devenus mes patients. Puis, après toi, ta soeur Leana.

Toi-même, c'est en 1996 que tu m'as choisi comme médecin. Me consultant pour ce qui allait être le début de ton grand combat contre la maladie. Combat que tu as mené avec un courage, une force de caractère, une dignité exemplaires. Jusqu'au bout, tu auras opposé à l'implacable mal qui t'agressait sans relâche, ta volonté de continuer de vivre tes rêves, de poursuivre tes choix existentiels. Tu auras été pour nous tous un exemple de ténacité, de force morale. D'humilité aussi. De discrétion. De fidélité. Il y a toujours eu beaucoup de pudeur dans nos échanges, peu de mots, mais de beaux regards, beaucoup de tendresse, de confiance et d'affection. Merci de ces précieux cadeaux. Comme personne tu as vécu le moment présent, intensément, sans concession ni à l'angoisse des lendemains, ni aux défaillances ponctuelles de ton corps. La tête toujours habitée de projets. Il y a quelques jours encore, tu disais: pourquoi parler au passé?

Néanmoins, Leandro, je ne puis m'empêcher d'être révolté. Toi qui apportais tant autour de toi, toi si vivant, nous aurions tant aimé poursuivre le voyage de la vie avec toi.

Et je terminerai en citant une nouvelle fois Nadine Mabille. Elle écrit:

... ce mystère absolu qu'est le passage de la vie à la mort. Si absolu que rien ni personne ne pourra jamais l'élucider. Ni dieux, ni hommes. Aucune religion, aucune philosophie. Aucune de nos prières, aucune de nos incessantes quêtes. Si absolu qu'il nous oblige à l'humilité. Et permet qu'un être humain reste humain.

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Hommage d'Yves Senn (paru dans la presse)

"La Mort ne surprend point le sage;
Il est toujours prêt à partir,
S'étant su lui-même avertir
Du temps où l'on se doit résoudre ce passage.
Ce temps, hélas! embrasse tous les temps:
Qu'on le partage en jours, en heures, en moments, (...)"

C'est en récitant la fable de La Fontaine "La Mort et le Mourant" que Leandro a réussi son examen d'entrée au célèbre cours Cochet à Paris en juin dernier. Il expliquait son choix en disant qu'il se sentait faible, qu'il pensait tous les jours à la mort et qu'il souhaitait qu'on en parle plus souvent, pour en avoir moins peur.

A 13 ans, il tient le rôle principal dans l'opéra pour enfants "Cube", écrit par Sylvain Muster: sa voix et sa grande musicalité étonnent déjà.
La maladie vient le frapper en pleine adolescence. Il se bat avec courage, il s'accroche à ses études et à la musique pour surmonter les épreuves. Elève de chant de Brigitte Hool, il participe aux spectacles de la compagnie de l'Avant-Scène Opéra, et tient le plus souvent les premiers rôles: Il est inégalable dans les oeuvres d'Offenbach: Monsieur Choufleuri, Jupiter dans Orphée, Le Roi Vlan dans Le Voyage dans la Lune, ... ses talents vocaux et ses talents d'acteur font de lui un artiste complet, qui en plus est extrêmement inventif et créatif: qu'on lui laisse la scène, il l'occupe entièrement; deux ou trois mots du metteur en scène suffisent, et il campe un personnage riche et coloré; une remarque du chef d'orchestre et la voix plane au-dessus de l'orchestre.

Toujours malade, mais alternant les périodes de traitement et de rémission, il remplit toutes les minutes de sa vie de projets artistiques dans lesquels il partage sa passion pour le chant et le théâtre. Avec Jérôme Ricca, on le retrouve dans les comédies musicales Fame et Rent; à l'Opéra de Lausanne, il chante dans les choeurs; on le voit à l'affiche ici d'un opéra, là d'une pièce de théâtre, ou encore d'une campagne publicitaire...

Parallèlement, il obtient son bachelor en Microtechnique à l'Université de Neuchâtel, sans perdre de vue un objectif qui lui tient particulièrement à coeur: "monter à Paris" et se présenter au jugement des meilleurs professeurs. Il réalise ce rêve en réussissant l'entrée au cours Cochet en septembre 2009. Mieux encore, il reçoit la reconnaissance des professionnels les plus réputés lors des masters qu'il réussit brillamment ces derniers mois et qui lui permettent de se produire devant le public parisien.

Leandro savait que la vie était un cadeau. Malgré les souffrances morales et physiques endurées, il a choisi de lui donner un sens en cherchant à exprimer ce qu'elle a de plus beau, dans la musique et dans le théâtre. Il a partagé avec ses amis sa passion, comme il a offert son amitié sans réserve. Son courage et sa volonté sont exemplaires et tous ceux qui l'ont rencontré savent qu'ils sont aujourd'hui plus forts de l'avoir connu. Leandro s'en est allé, nous laissant comme dernier souvenir un sourire pour nous consoler et nous apaiser.

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Cérémonie de Leandro - Discours de Lisandro

>> lundi 29 mars 2010

Chère famille de sang,
Chère famille de culture,
Chères amies et chers amis,

Jamais l'ombre d'un arbre ne fut aussi paisible; c'est ce que chantait Leandro, mon Petit Frère, il y a environ 15 ans de cela, ici même. Ce moment de révélation en Suisse, je dis en Suisse car Leandro n'en était pas exactement à ses débuts dans d'autres contrées, ce moment de révélation donc fut, avec le recul et qu'on le veuille ou non, un moment central dans sa vie: Central car il dévoilait une voix pure, reconnaissable et pleine de cœur et central également car il chantait là, sans le savoir, au milieu de sa vie.

C'est comme s'il y avait là le point charnière entra la vie saine et celle ponctuée par la maladie. Dans tout ça, l'intolérable, l'inacceptable, c'était que la maladie s'attaquât ainsi à l'innocence. Croyez-moi ou pas, mon Petit Frère était un garçon très introverti avant la maladie, je dirais presque timide et sur la retenue avec les gens qu'il ne connaissait pas. Et ce petit bonhomme allait devoir se battre contre un colosse?! Et bien oui! Leandro s'est battu avec un acharnement, un courage et une dignité hors pairs, bravant ainsi les diagnostics parfois défaitistes et sans appel de la science. Combien de fois ne nous a-t-il pas surpris? D'où sortait-il toute cette force? La volonté de vivre une vie pleine de beauté, de sagesse et de respect était le moteur qui animait mon Petit Frère. C'était là, en lui, et ça devait éclore. Oui mes amis, c'est pour ça qu'il y a tant de fleurs parmi nous en ce moment. La maladie n'avait en fait qu'à aller se faire voir ailleurs, il était hors de question qu'elle ait le dessus; et cette philosophie de vie avec V majuscule fit du bourgeon qu'était mon Petit Frère le Leandro que vous avez connu ensuite.

La vie de Leandro ne se résume donc pas à la maladie!

C'était un garçon ordonné et appliqué: Il ne fallait surtout pas toucher à ses affaires et tout ce qu'il écrivait devait être parfaitement propre. Il tirait la langue quand il dessinait pour ne pas dépasser et gratter un simple tribolo prenait des heures, car tout le monde le sait: Un tribolo, ça se gratte proprement car ça augmente les chances de gagner! Il détestait perdre, c'était une vraie tête de mule!

C'était aussi un garçon enquiquineur: Il avait toujours assez de malice pour jouer des tours à notre sœur, s'attirant aussi par ce biais mes foudres pour la défendre... même si j'admets m'être parfois allié à lui dans ses démarches.

C'était aussi un scientifique de premier ordre: Il avait une fois décrété par exemple, que si j'avais des cheveux et des yeux foncés et que les siens étaient clairs, c'était parce que je buvais du Coca-Cola et lui du Sprite; bon cela ne l'a pas empêché d'obtenir son Bachelor en Microtechnique, mais ça allait quand même chercher très loin des fois.

A cela s'ajoute aussi le fin gourmet qu'il était, de sucreries et de chewing-gums en particulier, dont il faisait la collection sous la table à manger de mon grand-père. On avait d'ailleurs découvert son petit secret un dimanche, alors que l'on n'arrivait pas à déployer la rallonge collée solidement à la table par la gomme.

Je vous parlais d'introversion et de timidité tout à l'heure, mais mon Petit Frère était aussi au fond de lui un enfant espiègle et joueur. Il est même, par la suite, devenu dragueur, un vrai petit Don Juan qui n'a jamais perdu le Nord. Une infirmière en particulier s'en rappellera... et une chaise aussi, à ce que l'on m'a dit...

Mon Petit Frère et moi étions assez différents, mais en même temps, nous avons aussi emprunté des chemins similaires. Tout petit, il se lança dans l'apprentissage du violon, me suivant dans le sillage que j'avais déjà commencé à creuser un peu avant lui. Nous jouions en duo à gauche à droite, c'était sympa! Mais il a finalement découvert que le chant était son vrai instrument, quelle belle découverte! Plus tard, il eut, comme moi, la volonté de devenir enseignant, mais c'est là que survint à nouveau pour la 3e fois l'intolérable, l'inacceptable... Je t'ai donné ce que j'avais comme ressources de vie dans mon corps, nous devenions identiques dans notre sang, mais la nature en a voulu autrement et aujourd'hui c'est une partie de moi qui part avec toi! Je sais mes amis, je vous ramène à la réalité d'aujourd'hui et je m'en excuse, mais malgré tout ça, encore une fois, Leandro a étonné: Au lieu de s'enfermer dans une salle de classe comme moi avec en plus un sale diagnostic vital, Leandro décida d'arrêter de se prendre la tête et de construire ce qui devait être un projet pour la vie: A Paris, c'est là qu'il voulait aller retrouver le monde de la scène, plus celui de l'opéra, mais celui du théâtre. C'est là que se trouvait sa muse, muse avec laquelle il allait s'ouvrir au monde du spectacle pour de bon! Et Tu as touché ce rêve Petit Frère, même si du bout du doigt, et même comme ça, Tu as marqué les esprits!

Leandro, ou je devrais plutôt dire maintenant Monsieur Collins ou Choufleuri, Monsieur le Baron de Gondremark ou votre Excellence le Roi Vlan, que dis-je... Jupiter! Tu as quitté la scène trop tôt, mais la qualité de ta prestation de presque 29 ans restera à jamais gravée dans mon cœur, dans nos cœurs à tous! Repose en paix mon Grand Frère et maintenant, je crois que Tu mérites le plus grand des applaudissements!

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